Le sydrome de cowden par orphanet
Épidémiologie
La prévalence du Syndrome de Cowden est inconnue, mais elle est estimée à 1 sur 200 000 individus.
Description clinique
Les signes de la maladie surviennent habituellement entre la deuxième et la troisième décennie, mais ils peuvent apparaître à tout âge. Les manifestations les plus courantes, mais inconstantes de la maladie, sont une macrocéphalie (plus précisément, une mégalencéphalie), des lésions cutanéo-muqueuses, des anomalies thyroïdiennes, la maladie fibrokystique et le carcinome du sein, des hamartomes gastro-intestinaux, des léiomyomes utérins multiples et précoces et le retard de développement. Lorsqu’elles sont présentes, la macrocéphalie et, rarement, la dysmorphie faciale, sont évidentes à la naissance. Des tumeurs malignes telles qu’un cancer du sein (avec un risque tout au long de la vie de 85 %), un cancer épithélial de la thyroïde et un carcinome endométrial apparaissent souvent plus tard dans la vie. Les cliniciens doivent prendre en considération d’autres signaux d’alarme d’un diagnostic de CS, notamment la maladie de Lhermitte-Duclos (gangliocytome cérébelleux dysplasique, pathognomonique du CS), des lésions muco-cutanées, telles que les trichilemmomes et les papules papillomateuses (qui seraient présentes dans 100 % des cas de patients atteint de SC à l’âge de 30 ans), des polypes gastro-intestinaux, une acanthose glycogénique, le cancer de la thyroïde différencié (non médullaire) et le cancer de l’endomètre diagnostiqués relativement tôt en pédiatrie.
Étiologie
On estime aujourd’hui que 25 % des cas de SC sont dus à des mutations germinales dans le gène PTEN (en 10q23), codant pour une phosphatase à double spécificité. On trouve chez les patients atteints de SC ou de phénotypes SC-like sans implication de PTEN, une méthylation de la région promotrice germinale du gène KLLN (30 % des cas), des variations germinales dans les gènes SDHB-D (10 % des cas), ou des mutations germinales dans les gènes AKT1 et PIK3CA (10 % des cas). Plus récemment, les lignées germinales avec mutations sur les SEC23B et USF3 ont été identifiées chez des patients CS/CS-like, porteurs de PTEN non muté, avec un cancer de la thyroïde différencié comme phénotype prédominant.
Méthode(s) diagnostique(s)
Le Consortium Cowden International (CCI) pour le SC répertorie les signes pathognomoniques (lésions muco-cutanées, LDD), majeurs (cancer du sein, macrocéphalie, cancer de la thyroïde et de l’endomètre) et mineurs, servant à diagnostiquer la maladie. Un diagnostic opérationnel est posé lorsqu’un patient présente les lésions cutanées pathognomoniques, deux critères majeurs ou plus, un critère majeur et trois critères mineurs ou plus, ou quatre critères mineurs ou plus. Un système quantitatif de notation pour les adultes, et un système distinct de critères pédiatriques ont été mis en place afin d’aider les cliniciens à établir le diagnostic. La découverte d’une mutation germinale dans le gène PTEN
Diagnostic(s) différentiel(s)
Le diagnostic différentiel vise à écarter le syndrome de polypose juvénile, le syndrome de Peutz-Jeghers, le syndrome de Birt-Hogg-Dubé, le syndrome de Gorlin et la neurofibromatose type 1.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal est possible pour les grossesses à risque si la mutation responsable de la maladie a été identifiée chez un membre atteint au sein d’une famille.
Conseil génétique
Le SC se transmet selon le mode autosomique dominant. Un conseil génétique peut être proposé aux patients présentant des mutations germinales du PTEN et les membres asymptomatiques de la famille devraient également être testés pour la mutation afin d’identifier ceux qui doivent être suivis avant l’apparition des symptômes.
Prise en charge et traitement
La prise en charge et le traitement sont multidisciplinaires et dépendent du génotype. Une fois la mutation germinale dans le PTEN identifiée, il convient de suivre des recommandations en matière de surveillance. L’échographie thyroïdienne doit commencer dès qu’une mutation est identifiée, à partir de l’âge de 7 ans. Excepté chez les patients présentant des symptômes, une coloscopie et une imagerie rénale bisannuelle devraient débuter entre l’âge de 35 et 40 ans. Les femmes doivent effectuer une auto-palpation mensuelle de la poitrine et un dépistage annuel pour le cancer du sein, ainsi que des échographies transvaginales ou des biopsies de l’endomètre à partir de l’âge de 35 ans.
Pronostic
La mise en évidence du diagnostic (notamment par le gène) et la mise en place d’un suivi organe-spécifique au moment opportun donnent un bon pronostic